Historique

Fondation du Sandokai Kobudo Shugyokai

En avril 1981, Maître Mitsuzuka Takeshi fit une visite aux États-Unis afin de faire la promotion du Iaido. Le Kobudo était à ses débuts en Amérique.

«Je fus le premier élève étranger de Maître Mitsuzuka Takeshi. Après mon départ du Japon en 1974, son cercle d’élèves étrangers s’agrandit et il forma ainsi plusieurs professeurs qui, aujourd’hui transmettent fidèlement la tradition du Iaido et du Jodo.»
Sensei Takeshi Mitsuzuka et Sensei Réal Genest au Japon
Sensei Takeshi Mitsuzuka et Sensei Réal Genest à Montréal

À l’exception de quelques dojo traditionnels la communauté des pratiquants de sports de combat et le grand public ignorait tout des voies martiales traditionnelles japonaises. Maître Mitsuzuka fut un des rares maîtres de Kobudo des années 80 à accepter des élèves étrangers et de les former dans le Musō Shinden Ryū. Cette décision lui attira ne nombreuses critiques de la part des autres professeurs de Kobudo. En général, les « gaijin » (les étrangers), devaient aller s’entraîner dans des groupes des fédérations japonaises. De plus, les maîtres ne donnaient jamais par écrit, ou très rarement, une reconnaissance ou un grade avec leur sceau officiel.

Je fus le premier élève étranger de Maître Mitsuzuka Takeshi. Après mon départ du Japon en 1974, son cercle d’élèves étrangers s’agrandit et il forma ainsi plusieurs professeurs qui, aujourd’hui transmettent fidèlement la tradition du Iaido et du Jodo. Étant à New-York, le Maître en profita pour venir me rendre visite. Il évalua mon progrès, mes recherches et le développement d’une méthode d’enseignement qui conviendrait à la psyché des canadiens et québécois. Durant son séjour, il me demanda de créer un groupe de personnes intéressées à l’étude et la pratique du Kobudo. Je lui confié que je souhaitais poursuivre ma démarche « zéniste » à travers le Kobudo. J’avais déjà plus de 10 ans de cheminement dans le bouddhisme et cette discipline me semblait être un instrument idéal pour pousser plus avant ma quête spirituelle. Cette idée me fut présentée par le Maître Zen de mon professeur de Kendo, Maître Yanagiya Kosan. Au cours d’une conversation, je lui soulignais que j’avais beaucoup de difficulté à faire Zazen. Il éclata de rire et il me dit : « ‘ so desuka? Anatamo! » Ha, bon? Toi aussi! Le maître, dont j’oublie le nom, me suggéra d’utiliser ma pratique du Kobudo afin de réaliser l’Éveil.

Maître Mitsuzuka fut d’abord surpris par ma proposition, puis il me dit que c’était la première fois que quelqu’un lui soumettait une telle requête. Durant mes études au Japon, lui et moi avions passé quelques 2000 heures de pratique et d’étude du Iaido et un autre millier d’heures en Jodo. Nos conversations portaient surtout sur les techniques et les éléments historiques du Ryū; jamais sur la dimension spirituelle du Kobudo. De plus, il fut agréablement surpris de mes progrès, durant ces sept dernières années, dans la pratique de mes disciplines et le développement de ma compréhension des techniques.

Finalement, il me confirma mon grade et m’accorda le titre de Shihan. À partir de ce moment-là, j’avais pleine autorité pour former un groupe d’étude et transmettre l’enseignement du Musō Shinden Ryū Iaido. En 1983, je fondai officiellement mon premier groupe de Kobudo : le Sandokai Kobudo Shugyokai.